La Fondation St. Madeleine Sophie, Inc (SMSF) est une fondation créée par les Sœurs de la Société du Sacré-Cœur aux Philippines comme un moyen de vivre leur mission éducative dans des situations de pauvreté. Au fil des ans, il a évolué pour devenir un centre éducatif qui s’adresse aux enfants de 4 ans jusqu’aux jeunes adultes (collège/université).

D'après les données de la Banque mondiale (2022), 9 enfants philippins sur 10 ne savent pas lire. Fort de ces données alarmantes, SMSF a décidé de lancer un « programme d'alphabétisation », pour apprendre à lire aux enfants de la communauté de Rodriguez, Rizal.

Nous partageons une entrevue avec Lizette Santillan-Paas, responsable de la Fondation Sainte-Madeleine-Sophie, sur ses réflexions et ses inspirations pour travailler à l'élimination de l'analphabétisme dans leur communauté :

 

Pour vous, que faut-il pour éliminer l'analphabétisme ?

Afin d'aider à éliminer l'analphabétisme, il faut des efforts de collaboration entre la famille d'un apprenant et les organisations éducatives telles que l'école et d'autres institutions. Les familles, les éducateurs, les membres de la communauté et les autres parties prenantes doivent travailler ensemble. Il ne suffit pas qu'un apprenant suive des cours dans les écoles et que les enseignants s'en occupent. Une aide et un soutien appropriés doivent leur être fournis par l'enseignant, les parents et les membres de la communauté. 

En effet, il faut tout le village pour faire grandir un élève. Les parents, les enseignants, les soignants et les membres de la communauté doivent reconnaître le rôle important qu'ils peuvent jouer pour aider les enfants à apprendre et que tout ce qu'ils font, fait une différence.

 

Comment travaillez-vous pour éliminer l'analphabétisme ?

C'est ma joie de faire partie de la Fondation Sainte Madeleine Sophie ( SMSF) en tant qu'enseignante. De cette façon, je suis en mesure d'aider à éliminer l'analphabétisme. Je donne aussi du temps pour m'améliorer afin de pouvoir donner plus aux apprenants. Je me dis toujours que je suis plus que le professeur de l'enfant. Mon rôle ne s'arrête pas à la salle de classe ou au centre. 

Je fais de mon mieux pour mieux connaître mes élèves, de cette façon je pourrai chercher d'autres moyens d'aider l'enfant à apprendre et à aimer apprendre. J'essaie d'aider les enfants à sentir que cette institution est plus qu'une école pour eux, c'est aussi leur maison. Je les mets à l'aise. Je leur fais sentir qu'apprendre est amusant.

Quelle est l'expérience qui vous donne le pouvoir/l'inspiration pour continuer à travailler à l'élimination de l'analphabétisme ?

Depuis que j'ai commencé à travailler ici à SMSF, je suis toujours inspirée de travailler avec les enfants. Leurs rêves sont aussi mes rêves. Les enfants sont mon inspiration. Quand j'étais à l'université, je ne rêvais pas de devenir enseignante, mais je crois que c'est Dieu qui m'a amené dans ce domaine. C'est tellement épanouissant. J'ai l'impression que c'est ma mission maintenant - continuer à enseigner aux jeunes enfants. En enseignant, je peux contribuer à ma petite échelle à l'élimination de l'analphabétisme. Je suis tellement reconnaissante pour toutes ces expériences. 

Sachant que lorsque les enfants maîtriseront la lecture, lorsqu'ils apprendront ce qu'ils doivent apprendre pendant qu'ils sont ici à SMSF, ils feront un pas en avant dans la réalisation de leurs rêves. Ceux-ci me donnent l'inspiration pour continuer et continuer ce que je fais. Cela me donne du pouvoir en tant qu'enseignant. Cela me donne du pouvoir en tant que personne. Aussi, quand j'entends des parents ou des enfants qu'ils veulent devenir enseignant un jour, c'est vraiment très inspirant, surtout s'ils disent qu'ils veulent enseigner aux jeunes enfants et être comme Maître Lizette.

Quelle est une chose que vous avez apprise en travaillant dans ce domaine que vous aimeriez partager pour inspirer les autres ?

Travailler dans ce domaine où vous avez la possibilité d'aider les enfants à apprendre à lire, à réussir et à réaliser leurs rêves n'a vraiment pas de prix. Cela fait du bien d'être avec l'apprenant à chaque étape de son apprentissage de la lecture. J'ai appris à être plus prévenant et compatissant. Il est important que vous sachiez ce que vous faites pour éduquer les enfants, mais il est tout aussi important que vous mettiez votre cœur dans tout ce que vous faites. 

Aimez votre métier, aimez les gens avec qui vous travaillez, y compris vos élèves. Cela vous aidera à aider les apprenants à réaliser leurs rêves. Cela vous aidera à réussir dans le domaine que vous avez choisi.

Vous considérez-vous comme un Artisan d’espérance ? Comment ?

On dit qu'un pourcentage énorme de jeunes apprenants aux Philippines sont en situation de pauvreté d'apprentissage. Ici, à SMSF, de nombreux enfants ont du mal à lire même s'ils sont déjà au niveau supérieur. C'est pourquoi, il est important de connaître leurs styles d'apprentissage. Pour savoir quelle approche pédagogique leur conviendra le mieux. Il faut beaucoup de travail manuel et de patience. Il faut de la créativité. Cela demande beaucoup d'énergie et d'efforts. Cela peut être difficile ! Mais en croyant en chaque enfant, en ne les abandonnant pas et en leur tenant la main à chaque étape pour qu'ils réussissent, en restant dans ce domaine et en continuant cette mission d'enseigner aux jeunes enfants, oui, je peux me considérer comme un artisan d’espérance.