« Aujourd'hui, je suis ici, sur une terre qui porte, conjointement à une mémoire ancestrale, les cicatrices de blessures encore ouvertes. Je suis ici parce que la première étape de ce pèlerinage pénitentiel au milieu de vous est celle de renouveler la demande de pardon et de vous dire, de tout mon cœur, que je suis profondément affligé : je demande pardon pour la manière dont, malheureusement, de nombreux chrétiens ont soutenu la mentalité colonisatrice des puissances qui ont opprimé les peuples autochtones.
Je suis affligé. Je demande pardon, en particulier, pour la manière dont de nombreux membres de l'Église et des communautés religieuses ont coopéré, même à travers l’indifférence, à ces projets de destruction culturelle et d'assimilation forcée des gouvernements de l'époque, qui ont abouti au système des écoles résidentielles.
Bien que la charité chrétienne ait été présente et qu'il y ait eu de nombreux cas exemplaires de dévouement envers les enfants, les conséquences générales des politiques liées aux écoles résidentielles ont été catastrophiques. Ce que la foi chrétienne nous dit, c'est qu’il s’agissait d’une erreur dévastatrice, incompatible avec l'Évangile de Jésus-Christ. Il est douloureux de savoir que ce socle solide de valeurs, de langue et de culture, qui a donné à vos peuples un authentique sens d'identité, Il est douloureux de savoir qu’il a été érodé, et que vous continuez à en subir les conséquences. Face à ce mal qui indigne, l'Église s'agenouille devant Dieu et implore le pardon des péchés de ses enfants (cf. Saint Jean-Paul II, Bulle Incarnationis mysterium [29 novembre 1998], n. 11 : AAS 91 [1999], p. 140). Je voudrais le répéter avec honte et clarté : je demande humblement pardon pour le mal commis par de nombreux chrétiens contre les peuples autochtones ».
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L'honorable Murray Sinclair, ancien sénateur et président de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR), a publié la déclaration suivante:
« Je tiens à reconnaître l'importance des excuses du pape aux survivants, à leurs familles et à leurs communautés. Pour de nombreux Survivants, je sais qu'entendre les mots de contrition du Pape a été, et est, un facteur important dans leur rétablissement et leur croissance personnels. Mes pensées et mes prières les accompagnaient alors qu'ils écoutaient.
Lorsque nous avons défini l'appel à l'action 58 dans le rapport final de la CVR, l'objectif a toujours été de faire en sorte que les survivants entendent de première main non seulement des remords, mais une acceptation de la responsabilité de ce qu'ils ont subi aux mains de l'Église et d'autres institutions..
Malgré ces excuses historiques, la déclaration du Saint-Père a laissé un trou profond dans la reconnaissance du plein rôle de l'Église dans le système des pensionnats, en blâmant les membres individuels de l'Église. Il est important de souligner que l'Église n'était pas seulement un agent de l'État, ni simplement un participant à la politique gouvernementale, mais était un co-auteur principal des chapitres les plus sombres de l'histoire de cette terre ».
Cliquez ici pour lire le texte intégral (en anglais) de Murray Sinclair sur les excuses du pape.