Avent 2021 – Guide pour la Prière-Réflexion 4
Accueillir les personnes qui se déplacent

 

Nous continuons à nous préparer sur ce chemin d’Avent, temps qui ravive notre espérance et notre fraternité.

1. L’Evangile d’aujourd’hui : Luc1/39-40 nous montre la rencontre de deux femmes simples, Marie et Elisabeth, visitées par Dieu et porteuses d’une nouvelle vie en elles.

Marie se met en route quelques jours après avoir été visitée par Dieu et lui avoir répondu : « qu’il me soit fait selon ta parole ». Marie sort de chez elle et vite s’en va dans la montagne, à la rencontre d’Elisabeth qui en est à son sixième mois. A la salutation de Marie répond la bénédiction d’Elisabeth:

« Tu es bénie entre les femmes et le frit de tes entrailles est béni ! qui suis-je pour que la mère de mon Seigneur vienne me visiter ? suivi de la louange : heureuse es-tu, toi qui as cru, parce que la parole du Seigneur s’accomplira en toi ».

Marie resta environ trois mois avec Elisabeth selon l’Evangile. Nous pouvons contempler la maison d’Ain Karen : voir les personnages, écouter les conversations qu’ont pu avoir Elisabeth et Marie, l’aide et leur mutuel accompagnement, Elisabeth déjà comme personne mûre et expérimentée et Marie avec la serviabilité de sa jeunesse.

2. Comment cette rencontre entre Marie et Elisabeth éclaire aujourd’hui notre engagement à accueillir les personnes déplacées cheminant aujourd’hui avec celles et ceux qui cherchent refuge et espérance pour un avenir meilleur ?

Les migrants quittent leur pays, poussés par la pauvreté : pauvreté économique, climat, persécutions venant d’autres origines ; ils portent l’espérance d’une vie meilleure pour eux- mêmes et pour leur famille, ils risquent tout, même leur vie, pour une vie digne à laquelle ils ont droit par le fait même qu’ils sont des personnes et appartiennent à la famille humaine.

Notre engagement à JPIC nous oblige à nous réexaminer : comment nous solidarisons-nous avec ceux et celles qui sont « aux frontières », pour que l’espérance d’une vie digne, à laquelle ils ont droit, devienne une réalité et ne soit pas un simple rêve mais puisse se développer et être pour eux une bénédiction, et que les migrants puissent comme Marie chanter leur Magnificat.

Espace de silence - (Chanson : Wait for the Lord - Taizé)

Nous pouvons partager l’une ou l’autre question à partir de notre expérience.

• Comment être responsables et solidaires face à cette réalité ?
• Comment accompagner par l’écoute des actions significatives ?
• Comment aider et soutenir l’espérance dans les moments de difficulté ou d’échec ?
• Comment dénoncer des lois injustes qui demandent à être supprimées ou modifiées et dénoncer des pratiques inhumaines physiquement et psychologiquement ?
• Comment partager nos ressources personnelles : temps, capacités, savoirs ?
• Les décisions du Chapitre spécial nous apporteront un éclairage pour notre engagement auprès des migrants.

3. Prions pour les personnes qui sont en ce moment en migration : qui traversent des déserts, des mers, qui attendent aux frontières le moment de pouvoir les traverser, qui vivent dans des camps de réfugiés et de déplacés...

Prions pour que l’espérance qui les habite devienne réalité, grâce à la solidarité de groupes et de sociétés accueillantes qui suscitent la convivialité et la culture de la rencontre, engagées auprès des migrants pour construire un monde plus juste et fraternel.

Prions...

4. Le Pape François a rendu visite récemment aux réfugiés de l’île de Lesbos, dans le campement qui héberge environ 2200 demandeurs d’asile. Rendons grâce pour son geste de proximité et de solidarité, et aussi pour son message :

Pape François a affirmé que la migration est « un problème du monde, une crise humanitaire qui nous concerne tous » et il a ajouté que la pandémie qui nous a affecté globalement nous a fait sentir que nous étions « tous dans la même barque et nous a permis d’expérimenter ce que signifie avoir les mêmes peurs ». L’humanité a compris que les grands problèmes sont à « affronter ensemble, parce que dans le monde actuel les solutions fragmentées sont inadéquates. S’il n’y a pas de politiques larges il n’y aura pas de futur serein et prospère ».

Pape François a insisté sur le fait que sans réconciliation avec les plus fragiles il n’y aura pas de futur prospère. Rejeter les pauvres c’est refuser la paix, a-t-il affirmé. Le Pape a demandé à Dieu de nous réveiller de l’oubli de celui qui souffre, de nous secouer de l’individualisme qui exclue, de réveiller nos cœurs sourds aux besoins du prochain. Nous résoudrons nos problèmes non en construisant des murs mais en unissant nos forces pour prendre en charge les autres. « La mer Méditerranée s’est transformée en un cimetière glacial sans pierres tombales ».

Comment Dieu me visite-t-il à travers les personnes migrantes ?

Est-ce que je les bénis ?

 

Miren Lumbreras rscj
Province d’Espagne

^{HUB D’APPRENTISSAGE JPIC
2021}

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Crédit photo : 1ère image : "Visitation" de Bernardo Strozzi
2ème image: Unsplash - Inbal Malca